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Mars 2019.

Suite aux inquiétudes exprimées par de nombreux blandynois, le conseil d'administration de notre association a décidé d'adresser une lettre à M. Patrice Motté, maire, en ces termes :

Monsieur le Maire

Les membres du conseil d'administration de MVAB s'inquiètent de la coloration orangée de certaines parcelles agricoles sur le territoire de la commune de Blandy-les-Tours. Aussi, nous souhaitons en connaître la raison et s'il s'agit du résultat d'un traitement chimique, nous vous demandons de bien vouloir nous indiquer le nom du produit utilisé.

Nous sommes heureux de l'application de la charte zéro phyto dans la commune qui démontre une prise de conscience de la nocivité de l'emploi de produits phytosanitaires. Mais cette démarche reste vaine si, dès les limites du bourg passées, ces mêmes produits sont employés à grande échelle.

Il faut mettre en œuvre cette démarche au-delà de la zone construite du village et agir pour le bien de tous. Nous avons pu constater notamment que certaines parcelles concernées par cette coloration se trouvent à proximité immédiate des habitations, ce qui implique une exposition directe des enfants, et des risques sanitaires à long terme.

Nous vous remercions par avance des informations et propositions d'actions que vous pourrez apporter dans ce cadre et restons à votre entière disposition.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de nos meilleures salutations.

Pour le Conseil d'administration
Martine TURGIS - 06 22 28 94 40
Présidente de MVAB

NOTA
Copie aux adhérents de MVAB.

Voici la réponse de M. le maire, que nous publions avec son accord :

 

Bonjour Madame la Présidente,

 

La parcelle concernée chemin de la petite couture est exploitée par ma société. L'herbicide utilisé pour détruire les adventices (ray-grass, ambroisie) a été utilisé a faible dose (1 L/ha). Il s'agit du Roundup innov, utilisé à 25% de sa dose homologuée.

 

Nous avons pris un maximum de précautions, l'application a été effectué avec des buses anti-dérives le matin par temps calme, vent faible de Nord-Ouest pour éviter de toucher les cultures voisines et les jardins des riverains. Du reste, seules les plantes visées ont été anéanties. Ce traitement avant semis permet de pouvoir implanter la culture avec un minimum de travail du sol. Le maïs sera semé prochainement directement sans travail profond du sol.

 

Nous testons actuellement des méthodes alternatives au glyphosate, avec semis de couvert juste après la moisson. Malheureusement, la sécheresse de cette fin d'été n'a pas permis la levée des graines semées à cet effet et nous avons du renoncer à semer une grande partie de nos parcelles.

 

Nous nous efforçons de diversifier les cultures et de semer au plus près des habitations des cultures sans pesticide telles que le chanvre, ou très peu sensibles aux maladies telles que le maïs et l'orge de printemps.

 Nous sommes engagés dans une démarche d'agriculture de conservation. Nous allons semer nos betteraves sur des parcelles ou seule la bande de semis est travaillée. La fertilisation sera apportée en localisé uniquement sur le rayon. Nous réduisons ainsi de 30% la dose d'azote nécessaire à la culture, idem pour le maïs.

 

Je vous rappelle que le glyphosate était en vente libre à disposition des particuliers jusqu'au 31 décembre 2018, pour une utilisation domestique au plus près des habitations et de leurs habitants, situation que je trouve scandaleuse si le produit est aussi dangereux que certains le disent.

 

Comme je vous l'ai déjà dit lors de nos échanges sur l'évolution de l'agriculture, je suis agréablement surpris du retour de nos vers de terre et des coccinelles dans mes parcelles. La réduction des insecticides et le fait de semer par exemple le colza avec des cultures associées (féveroles,trèfle,vesce...) facilite la biodiversité et augmente le piégeage du carbone et de l'azote de l'air.

 

Cordialement,

Patrice Motté.

Tel : 06-07-56-09-11

 NOTA BENE.

Suite à cet échange de courriels, Martine Turgis, présidente, et Amandine Gaxatte, administratrice, ont rencontré en mairie Patrice Motté, maire, le 30 mars 2019.

Patrice Motté a longuement commenté les éléments techniques contenus dans son courriel. Il a notamment insisté sur les méthodes qu'il met en œuvre pour limiter l'épandage de produits chimiques (phytosanitaires). Nos représentantes ont réitéré l'opposition de MVAB à l'utilisation de glyphosate par les professionnels, d'autant que son utilisation est maintenant interdite aux particuliers.

L'échange s'est poursuivi sur la nécessité d'une évolution rapide des méthodes de culture afin de ne plus faire courir de danger aux populations, soit par ce qu'elles respirent, soit par ce qu'elles consomment.