NOS ACTIVITÉS

Film, conférence, débat l'impact des grands projets en cours dévoilés

 

Conférence-Exposition-Débat

La grande crue de 1910

à Paris et en Seine-et-Marne…

et maintenant ?

 

Une journée réussie1 qui a dévoilé l'impact des grands projets en cours, un argumentaire convaincant, une prise de conscience des risques.

 

Tout a commencé le dimanche 6 octobre 2024 au matin. Les bénévoles de MVAB2 sont venus nombreux installer dans la salle des fêtes de Blandy-les-Tours l’écran, la régie, les chaises, le buffet d'accueil et les vingt et un panneaux d'exposition qui accompagnent la projection du film La grande crue de 1910 à Paris et en Seine-et-Marne... et maintenant ?

 

À 14h30 sont arrivés une soixantaine de participants. Thé, café, tisane et petits fours les attendaient. Tout de suite, on a pu noter l'attention portée aux panneaux d'exposition qui relatent, grâce à des photos d'époque, la grande crue de 1910 à Paris et en Seine-et-Marne. L’exposition présente aussi la réglementation actuelle et les risques potentiels d'une nouvelle crue centennale.

 Vers 15h, Yvon Dupart3 a présenté le film. Il l'a situé dans le contexte de l’époque de sa réalisation en 2010, à l’occasion du centenaire de la crue.

 À l'issue de sa projection, qui a duré une heure, l’orateur, excellent pédagogue, a répondu aux questions des participants : "Les mesures de prévention actuelles sont-elles suffisantes ?", "Comment faire face à une crise comparable à celle de 1910 ?", "C'est où la Bassée ?", "Que veut dire Casier, Bassine ?", "Une crue centennale peut-elle se reproduire ?", etc.

 

Vers 17h45, de nouveau autour d'une tasse de thé, café, tisane et de petits fours, les échanges par groupes d'affinités ont été nombreux.

 À 18h30, tous les participants, et selon les possibilités de chacun, ont aidé à la remise en état de la salle des fêtes. Vers 19h, elle était rutilante et les clés pouvaient être rendues à la mairie de Blandy-Les-Tours que nous remercions pour la mise à disposition gratuite de la salle des fêtes communale.

 Et maintenant ?

 Une crue centennale de la Seine telle qu’en 1910 peut se reproduire. Il suffit de la conjonction d'évènements exceptionnels tels que de fortes pluies qui durent plusieurs semaines, un sol gelé qui empêche l'infiltration des eaux, le tout aggravé par une imperméabilisation des sols due à la très forte urbanisation de la région parisienne depuis plus de cent ans.

Aujourd’hui, une crue similaire entraînerait une catastrophe sanitaire, sociale, économique et environnementale pour toute la région Ile-de-France. Les surfaces et les champs inondés en 1910 ont été massivement urbanisés. L’inondation concernerait Paris mais aussi de très nombreuses villes de la petite et de la grande couronne.

 À partir des années 1950, des lacs réservoirs artificiels ont été créés pour ralentir les petites et moyennes crues : Pannecière sur l’Yonne, Der-Chantecoq sur la Marne, lac d’Orient sur la Seine et Temple-Amance sur l’Aube. Leur double objectif est d’écrêter les crues d’hiver et de printemps de la Seine et de ses principaux affluents et de soutenir leurs débits en été et en automne.

 Est-ce suffisant ? Non : au mieux quelques dizaines de centimètres de hauteur de crue en moins. Pour mémoire, les niveaux à Paris ont atteint 6,10 m en juin 2016, 5,88 m en janvier 2018, et 8,62 m en janvier 1910.

 À ce jour, d’autres projets sont en cours :

 Construction envisagée de 10 casiers digues avec station de pompage pour retenir la crue de la Seine sur la zone humide4 de la Bassée à l’est de Montereau ; aujourd’hui un seul de ces 10 ouvrages est en cours de construction « le Casier pilote ». Son impact, qui n’a pas encore pu être évalué, serait de toute façon très insuffisant pour compenser l’aggravation des crues générée par le deuxième projet.

  • Continuation de la mise à Grand Gabarit de la Seine sur 28,5 km entre Bray et Nogent-sur-Seine.

 Après études, ces deux projets s’avèrent être un scandale économique et une aberration écologique : destruction de zones humides, qui contribuent à alimenter la nappe phréatique, et de leur remarquable biodiversité, aggravation du débit et de la vitesse des crues par la mise à Grand Gabarit. Ils sont dénoncés par de nombreux collectifs et des associations comme FNE IDF5, FNE S&M6, FAPVS7, l’ANVL8. Des actions en justice sont toujours en cours.

 Pourtant le projet de continuation de la mise à Grand Gabarit de la Seine vient d’être déclaré « d’Utilité publique » !

 Une nouvelle enquête publique sera nécessaire pour obtenir l’autorisation environnementale : elle est attendue pour 2025.

 Dès maintenant, collectifs et associations appellent à une mobilisation citoyenne pour stopper le saccage de la Bassée et le projet dangereux et inutile de canal à Grand Gabarit. Les propositions alternatives qui ont été faites n’ont même pas été étudiées.

 Martine Turgis et Carole Allaire, co-présidentes, Yvon Dupart, administrateur de France Nature Environnement Seine-et-Marne

Compte tenu de la complexité de ce dossier et surtout de la masse d’informations existantes, nous invitons le lecteur à se reporter aux notes de bas de page.

 

Martine Turgis et Carole Allaire-Tual

Co-présidentes

 

1 Journée à l’initiative de France Nature Environnement Seine-et-Marne sur invitation de MVAB

 

2 MVAB : association organisatrice « Mieux Vivre À Blandy »

 

3 Yvon Dupart : réalisateur du film "La grande crue de 1910... et Maintenant ?" (Recherches historiques et scénario). Administrateur de FNE S&M. Les prises de vues et montage du film ont été assurés par Marc Girault

 

4 Plaine alluviale de près de 30 000 hectares qui compte parmi les 50 zones humides les plus importantes de France et les plus riches en espèces végétales rares et menacées, selon le Conservatoire botanique national du Bassin parisien

 

5 France Nature Environnement Ile-de-France

 

 

7 Fédération des Associations de protection de la Vallée de la Seine du Sud Seine et Marnais

 

8 Association des naturalistes de la vallée du Loing et du massif de Fontainebleau

 

9 https://reporterre.net/ articles du 13 septembre 2024